Retrouvez les critiques de nos premières spécialité cinéma-audiovisuel sur les films du Festival du court-métrage de Clermont-Ferrand. Elles ont été publiées en partie sur le journal La Montagne.
A la chasse est un film français réalisé par Akihiro Hata en 2016 qui concourt dans la catégorie nationale. Ce court métrage raconte la vie d’une exploitation agricole en déclin qui tente d’être sauvée par la fille du propriétaire , Anaïs. Cette histoire est très réussie et très émouvante car la jeune fille essaye par tous les moyens de sauver sa vie alors que son père a déjà abandonné. Le réalisateur a travaillé particulièrement sur la lumière et le son pour accentuer le réalisme. L’actrice, Solène Rigot que l’on voit déjà beaucoup sur grand écran, porte ce film qui a été largement apprécié et applaudi par le public. Le réalisateur, présent au festival, a donné une conférence dans le cadre des débats Expresso relayés par la presse pour défendre son film. Baptiste L. / Oscar M.G
On origin of fear (l’origine de la peur) est un film expérimental indonésien concourant dans le programme labo. Darto est un doubleur indonésien incarnant deux rôles, celui d’un tortionnaire et de sa victime . A lui seul il ressent et partage la peur du persécuté et le sadisme du persécuteur. Le public est stupéfait devant la prestation du doubleur. L’atmosphère se tend Darto fait ressentir au public une souffrance qui semble parfaitement réelle. Le spectateur ému et saisi souhaiterait qu’il arrête de souffrir, qu’il stoppe sa prestation. Ce cout métrage a semble t-il gagné l’affection des spectateurs dans une catégorie souvent difficile d’accès pour un public néophyte. Cédric.R. / Lisa.T / Mélodie.P / Justine.B / Elisa.G
Je les aime tous, est le premier court-métrage de fiction réalisé par Guillaume Kozakiewer. Il est présenté dans la catégorie nationale. Ce film nous plonge, le temps d’une nuit, dans l’intimité d’une prostituée écrivaine et professeur d’université. Elle livre et son corps et ses mots à des hommes très différents. Le travail sur l’éclairage, la qualité des images et des dialogues nous emportent dans un véritable cocon poétique. Nous avons rencontré le réalisateur qui présente son film comme un hommage au roman autobiographique de Grisélidis Réal. Un film très émouvant que nous vous conseillons d’aller voir. Noémie B. / Emilie C.
En Cordée est le second court-métrage de Mathieu Vigneau réalisé en 2016. C’est l’histoire d’Etienne, amateur de nature et de photo argentique, qui pendant une promenade en forêt, tombe nez à nez avec un homme attaché à un arbre. Ce film très drôle sort de l’ordinaire par l’absurdité de la situation narrative et par des caractéristiques techniques reprises aux films des années 1950. Le jeune réalisateur et son acteur, Clément Pineau, expliquent qu’ils souhaitaient créer un film intemporel, qui fait pourtant de nombreuses références aux années 50, notamment par l’utilisation du noir et blanc et de la post-synchronisation. Le public a accueilli chaleureusement le film, ce qui nous rappelle que le cinéma est peut-être avant tout un divertissement. Valentin C. / Ludivine B. / Paul M.
Goût Bacon réalisé en 2016 est le quatrième court-métrage d’Emma Benestan. Cette comédie relate, en 13 minutes, la propagation d’une rumeur selon laquelle deux jeunes, Bilal et Adil, entretiendraient une relation homosexuelle. Pour sauver leur honneur dans la cité, les deux garçons vont tenter de séduire Jennifer et Bahia. Primé trois fois, ce film traite avec habilité et humour le thème tabou de l’homosexualité dans les quartiers difficiles, tout en dénonçant l’influence des réseaux sociaux. On constate à l’écran une réelle complicité entre les acteurs qui séduit le spectateur. Le naturel des acteurs ainsi que les thèmes abordés dans ce film nous rappelle un autre court-métrage, Guy Moquet de Demis Herenger sur l’amour dans les banlieues primé à Clermont en 2014. Angélique D / Capucine M. / Nancy P.
2001 imagine est un court-métrage sud-coréen, réalisé en 1995 par Jang Joon-Hwan. John, un jeune ouvrier très réservé et peu aimé, est persuadé d’être la réincarnation de John Lennon. Sa mère, seule personne avec qui il partage sa vie, meurt sur son lit d’hôpital lorsqu’il lui avoue sa véritable identité. Dévasté, pour compenser il décide alors de prendre sa vie de John Lennon en main, c’est-à-dire trouver sa Yoko et une maison de disque. 2001 imagine retranscrit astucieusement le mal-être du personnage principal, auquel on s’attache rapidement. Une fin émouvante et un humour noir. Une découverte non négligeable. Lilou S.